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Jour de flâne : rue de La Tour des Dames.

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 A Paris, la flânerie trouve toujours son chemin comme ici dans la rue de la Tour des Dames du neuvième arrondissement. Cette rue compte parmi les plus prestigieuses du quartier et peut être considérée comme l’embryon de la Nouvelle Athènes. Un moulin à vent en forme de tourelle, détruit en 1822, qui appartenait à l’abbaye de Montmartre serait à l’origine de son nom. 

En 1820, Jean-Joseph La Peyrière, receveur général des finances de la Seine, acquiert l’hôtel de Valentinois, propriété de la principauté monégasque. Ce domaine s’étendait alors entre les rues de la Tour des Dames, Saint-Lazare et La Rochefoucauld. L’architecte Constantin, autre initiateur du projet, désirait : « faire des maisons particulières selon les besoins des diverses fortunes (…) réunir autant que possible des personnes choisies et ayant des réputations acquises dans les lettres, les sciences ou les armes ». Les différentes demeures de cette voie édifiées par des architectes rompus aux codes du style Beaux-Arts présentent une harmonie néo-classique d’une grande sobriété.

 

Paris,anecdotes parisiennes,neuvième arrondissement,rue de la Tour des Dames,Nouvelle Athènes,Mademoiselle Mars,Mademoiselle Duchesnois,Talma,Cambacérès,Horace Vernet,architectes Constantin,Biot,LelongLe n°1 est connu sous le nom d’Hôtel de Mademoiselle Mars, sociétaire de la Comédie-Française qui s’illustra sous la Restauration dans les rôles de Célimène (Le Misanthrope) et de Doña Sol (Hernani).

Construit en 1820, l’architecte Visconti le modifia en 1824 à la demande de l’actrice qui le revendit en 1838. Le Prince de Wagram l’acquit en 1840 et lui apporta de nouveaux remaniements. La façade sur jardin, visible du n°7 de la rue La Rochefoucauld, mérite l’attention. Les trois portes-fenêtres en anse de panier du rez-de-chaussée surmontées par trois baies cintrées forment l’avant-corps du logis. Un prolongement latéral occupe aujourd’hui le retour en équerre des ailes et masque l’inspiration palladienne de l’ensemble. Remarquons aux écoinçons du rez-de-chaussée les deux médaillons à tête de lion, les colonnes ioniques qui assemblent les étages supérieurs et les vases antiques qui surplombent la corniche à consoles. Siège d’une agence bancaire, l’hôtel a conservé son vestibule à décor pompéien néo-classique que le promeneur peut contempler ainsi que la verrière où sont inscrites les initiales C.W., indices du passage de la princesse de Wagram.

 

Paris,anecdotes parisiennes,neuvième arrondissement,rue de la Tour des Dames,Nouvelle Athènes,Mademoiselle Mars,Mademoiselle Duchesnois,Talma,Cambacérès,Horace Vernet,architectes Constantin,Biot,LelongEn face le n°2, l’Hôtel de Lestapis domine une cour agrémentée d’une pelouse. L’architecte Biet l’acheva en 1823 pour Claude Baillot, député et pair de France. La famille Lestapis, propriétaire des lieux entre 1838 et 1870 lui laissa son nom. Trois arcades cintrées, bordées de fenêtres composent le rez-de-chaussée. A l’étage, des pilastres ioniques regroupent les baies centrales. Les balustres des fenêtres se retrouvent au-dessus de la corniche, couronnant un ensemble qui témoigne d’une grande simplicité. Le chaînage en harpe des angles répète les refends du rez-de-chaussée.

 

Paris,anecdotes parisiennes,neuvième arrondissement,rue de la Tour des Dames,Nouvelle Athènes,Mademoiselle Mars,Mademoiselle Duchesnois,Talma,Cambacérès,Horace Vernet,architectes Constantin,Biot,LelongL’architecte Constantin construisit l’hôtel du n°3 pour La Peyrière qui le revendit en 1822 à Mademoiselle Duchesnois, autre sociétaire de la Comédie-Française qui incarna Phèdre. La façade sur rue à trois niveaux se distingue par sa forme concave qui encercle une petite cour protégée par un portail scellé dans une arche. La façade sur jardin à quatre niveaux présente une certaine analogie avec le n°1. La partie centrale se détache en avant-corps et se compose d’un rez-de-chaussée décoré de pierres à refends dans lequel s’ouvrent trois arcades. L’étage noble officie comme loggia. Des colonnes et piliers doriques séparent trois baies cintrées et soutiennent une terrasse. Les deux ailes jouent d’une certaine dissymétrie qui ajoute au charme de l’ensemble. A l’intérieur deux pièces ont préservé leur décor d’origine : le boudoir polychrome de style pompéien et la chambre à coucher de style Restauration.

 

Paris,anecdotes parisiennes,neuvième arrondissement,rue de la Tour des Dames,Nouvelle Athènes,Mademoiselle Mars,Mademoiselle Duchesnois,Talma,Cambacérès,Horace Vernet,architectes Constantin,Biot,LelongA droite le n°4 dit Hôtel de Cambacérès fut construit par l’architecte Clouet en 1822. Cette élégante demeure de style Restauration se remarque surtout par la large véranda arrondie qui domine un jardin arboré et fleuri. Une frise de grecques ceinture la base du premier étage où trois fenêtres s’ornent de dais et de balustres. De discrets frontons coiffent celles des combles.

 

 

 

Paris,anecdotes parisiennes,neuvième arrondissement,rue de la Tour des Dames,Nouvelle Athènes,Mademoiselle Mars,Mademoiselle Duchesnois,Talma,Cambacérès,Horace Vernet,architectes Constantin,Biot,LelongEn face, les nos 5 et 7 furent les demeures de deux peintres célèbres sous la Monarchie de Juillet. Au n°5, construit en 1822 par l’architecte Haudebourt, vécut Horace Vernet (1789-1863) et au n°7, son gendre Paul Delaroche (1797-1856).Paris,anecdotes parisiennes,neuvième arrondissement,rue de la Tour des Dames,Nouvelle Athènes,Mademoiselle Mars,Mademoiselle Duchesnois,Talma,Cambacérès,Horace Vernet,architectes Constantin,Biot,Lelong

 

 

 

 

 

La sévère façade du n°9 protégeait l’habitation de Talma (1763-1826), acteur favori de Napoléon et adulé du public pour la simplicité de ses interprétations. L’architecte Charles Lelong et les décorateurs Duplanchel et Pinon élevèrent cette demeure qu’il habita de 1821 à 1826. Il faut pénétrer par le n°11 pour apercevoir le côté jardin qui compte quatre étages, le dernier mansardé. La façade s’orne de pilastres, d’un balcon et d’une corniche à modillons. Delacroix avait décoré la salle à manger de dessus-de-portes représentant les quatre saisons, œuvres aujourd’hui disparues. La division en appartements de l’immeuble l’a fortement altéré.

 

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anecdote : Avant d’être occupé par l’actuel Cleiss, antenne européenne de la Sécurité Sociale, le n°11 fut la résidence parisienne du neurologue J.M.Charcot.

 

Avant de rejoindre la rue Saint-Lazare, poursuivons notre chemin jusqu’à la partie basse de la rue Blanche. Dans celle-ci remarquons la façade du n°8 magnifiquement décorée de pilastres et linteaux dans le goût Renaissance.

 

 

 


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