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Jour de flâne : de la rue Saint-Georges au square d'Orléans.

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             A Paris, la flânerie trouve toujours son chemin comme ici, dans le neuvième arrondissement, entre la rue Saint-Georges et le square d’Orléans.

Cette deuxième partie de la rue Saint-Georges, sa partie haute, ne fut créée qu’en 1824 et s’appela rue Neuve Saint-Georges jusqu’en 1846. Elle doit son nom à une  enseigne représentant Saint-Georges aux prises avec le légendaire dragon.

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En 1984, une nouvelle direction oriente délibérément la programmation vers le théâtre de boulevard.

 

anecdote : En 1978, François Truffaut tourna dans ce théâtre Le Dernier Métro, film aux multiples récompenses.

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Passons devant les immeubles de style Monarchie de Juillet des nos 56 et 54 et arrêtons-nous au n°43, construit en 1838 en pierre de taille et moellons. Une plaque rappelle que « Edmond et Jules Goncourt, écrivains, ont habité cette maison de 1851 à 1858 ». C’est en effet au quatrième étage sur cour que les deux frères louèrent un appartement dans lequel ils recélèrent leur précieuse collection d’objets d’art.Paris,anecdotes parisiennes,journaux,théâtre Saint-Georges,M.Achard,M.Aymé,François Truffaut,les Goncourt,duc d'Aumale,Wagner,square d'Orléans,Thiers,Dubufe,Delaroche,Sand,Dumas père,J.P.Dantan,,

Prenons maintenant la rue d’Aumale.  Cette rue ouverte en 1846 porte le nom du quatrième fils de Louis-Philippe, Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822-1897). Fin lettré, amateur d’art et habile politique, il légua son domaine de Chantilly et ses riches collections à l’Institut de France.

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Une plaque évoque le bref séjour de Richard Wagner au deuxième étage du n°3, d’octobre 1860 à juillet 1861 pour la création française de Tannhäuser.

La sobriété classique de l’immeuble du n°6, conçu par Godeboeuf en 1849, tranche avec les deux suivants, remarquables par leur profusion ornementale. Ces derniers sont représentatifs de l’architecture bourgeoise du Second Empire. Les immeubles des nos 8 et 10, mitoyens, s’assortissent dans leur ornementation.

Le n°8 comporte trois étages carrés et un quatrième en retrait dont les mansardes sont coiffées de frontons sculptés. Des volutes fleuries et une corniche sur corbeaux encadrent la porte d’entrée à la menuiserie travaillée. Le numéro se niche dans un cartouche à festons sommé d’un toit. Des visages d’homme font clef aux fenêtres latérales. Des pilastres cannelés assemblent les fenêtres des deux étages supérieurs. Un balcon à colonnettes repose sur de solides consoles richement décorées. Les allèges s’ornent de motifs sculptés en creux.

Le n°10 construit en 1864 par Sibert répète dans la différence les éléments ornementaux du précédent : refends, frontons, corniche, balustre, volutes, pilastres … Seule varie leur localisation. Signalons qu’à l’intérieur se trouve une cour ovale bordée de colonnes à bagues.

La demeure du n°12 appartint à Thiers. Un passage lui permettait de se rendre à l’Hôtel Dosne, situé derrière. Une plaque commémore la présence en ces lieux de l’historien François Minguet.

En face le n°13 avec ses portes piétonnes arrondies, son bandeau et sa corniche offre un exemple d’architecture d’inspiration Louis XIII.

La façade du n°15 requiert une énumération de ses éléments tant elle attire l’attention : quatre fenêtres à l’entresol prises dans une anse de panier et décorations latérales, chaînage en pierre et remplissage en brique des deux étages supérieurs, corniche et fronton brisé, l’ensemble coiffé d’un étage en retrait avec baie d’atelier.

Cette maison fut construite vers 1850 par l’architecte J.B.Pigny et appartint au peintre Edouard Dubufe (1819-1883). Oublié aujourd’hui, cet artiste connut à son époque richesse et gloire. Elève de P.Delaroche, il fut le portraitiste officiel de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie ainsi que de l’aristocratie et des dames de la grande bourgeoisie.paris,anecdotes parisiennes,journaux,théâtre saint-georges,m.achard,m.aymé,françois truffaut,les goncourt,duc d'aumale,wagner,square d'orléans,thiers,dubufe,delaroche,sand,dumas père,j.p.dantan

Avant de nous diriger vers le but de cette promenade, remarquons les ferronneries des balcons du pan coupé du bâtiment qui fait angle.

Descendons la rue Taitbout et arrêtons-nous devant le bel immeuble en pierre de taille du n°80 qui protège le Square d’Orléans que nous pouvons considérer comme l’un des « joyaux » de ces itinéraires.

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Le Square d’Orléans, appelé ainsi en hommage au roi Louis-Philippe, accueillit les gloires littéraires et artistiques de l’époque ce qu’il est convenu d’appeler le « gotha romantique ». Le passage s’effectue par deux porches successifs, tous deux à voûte à caissons décorés de fleurs. Le premier mène à une première cour où siège le concierge (à noter que la résidence est fermée le samedi et le dimanche) et dessert un couloir ancillaire. Le second donne accès à l’espace vert bordé d’immeubles magnifiés par la blancheur des murs. L’empreinte britannique de l’architecte se manifeste surtout au n°6 dont la façade néo-classique reprend les critères de la Cumberland Terrace de John Nash à Regent’s Park : ordre ionique et colonnes colossales.

Avant de devenir cet authentique « phalanstère d’artistes », deux célébrités du Premier Empire fréquentèrent l’endroit : le baron Gros (1771-1835), chef de file du réalisme épique et peintre de la légende napoléonienne et la prince Murat (1767-1815), beau-frère de l’Empereur et roi de Naples.

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Alexandre Dumas-père vécut au n°2 de 1832 à 1833 avec l’actrice Mélanie Serres et leurs enfants. Son bref séjour laissa cependant un souvenir mémorable : le 30 mars 1833 à l’occasion du carnaval, il organisa un bal promis à surpasser en fastes et folies celui que le roi avait présenté aux Tuileries : « J’avais invité à peu près tous les artistes de Paris ». Sept cents invités se partagèrent un saumon de cinquante livres, un chevreuil entier, trois cents bouteilles de bordeaux, trois cents de bourgogne et cinq cents de champagne. Dans cette heureuse pagaille se distinguèrent sous des accoutrements divers : Rossini, Musset, Frederick Lemaître, La Fayette, Eugène Sue, Delacroix et Nanteuil qui, entre autres peintres, avaient décoré les appartements.

En 1840, la danseuse étoile Marie-Sophie Taglioni, l’illustre interprète de La Sylphide s’appropria les lieux. A son sujet, Th.Gautier disait : « C’est une prêtresse de l’art chaste : elle prie avec ses jambes ».

Au n°5 logeait G.Sand, son fils Maurice occupant un atelier à l’étage supérieur. De 1842 à 1847, elle vécut ici sa passion pour Chopin qui habitait en face au n°9 et qui y demeura deux années encore après leur séparation. Parmi leurs invités figuraient Balzac, H.Heine, Marie Dorval, Arago, l’acteur romantique Bocage, Delacroix qui était le professeur de Maurice.

Sur les conseils de son amie G.Sand, la mezzo-soprano et pianiste, Pauline Garcia (1821-1910) élut domicile au n°6 avec son mari Louis Viardot, critique et directeur du Théâtre-Italien de la salle Ventadour. Sœur de la Malibran, elle connut de grands succès et devint rapidement célèbre. Les compositeurs Meyerbeer, Berlioz, Gounod, Saint-Saens, Chopin naturellement, Fauré et Massenet, l’écrivain Tourgueniev étaient des habitués des lieux.

Le bâtiment n°7 hébergea une autre amie de G.Sand, Charlotte Mariani, épouse du Consul d’Espagne à Paris.

De 1832 à 1853 vécut aussi dans cet immeuble le pianiste Pierre-Joseph Zimmermann qui tint un salon musical très prisé où se retrouvaient Liszt, Rossini, Berlioz et encore Chopin. Zimmermann fut aussi le professeur de quelques gloires musicales du 19ème siècle : François Marmontel, Bizet, César Franck et Gounod. Ses voisins s’appellent alors Guillaume Dubufe, peintre mondain déjà évoqué et le sculpteur-portraitiste de caricatures Jean-Pierre Dantan.

 

anecdote : Jean-Pierre Dantan dit Dantan Jeune (1800-1869) a représenté sous forme de bustes sérieux ou caricaturaux, « des bustes-charges », toute la société parisienne de son temps. Sa veuve légua à Carnavalet le « musée Dantan ». Hugo, Balzac, Liszt, Berlioz, Paganini, Scribe, Fr.Lemaître, Arago figurent parmi les nombreuses personnalités représentées. Mais  sa « victime » privilégiée fut Rossini dont il fit trois bustes sérieux et cinq à charge.

 

Pour conclure cette prestigieuse revue, ajoutons que le violoniste Niccolo Paganini fut l’hôte du n°10.

Aujourd’hui, outre les propriétaires et les locataires fortunés, le Syndicat national des Auteurs et des Compositeurs, des associations thérapeutiques, des agences de spectacle, de communication publicitaire et d’informations culturelles ont investi la résidence.

 

 


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